La Russie peut bien faire ce qu'il lui semble bon. Depuis le début de leur recherche de l'hégémonie, au moins à partir de la fin de la Première Guerre Mondiale, les Etats-Unis sont programmés pour détruire la Russie.

Le début de la guerre Amérique contre Russie

Au début, ce sont les anglais et les allemands qui, pour des raisons opposées, mais très européennes, ont opéré pour la destruction de la Russie. Le rôle de l'Allemagne de Guillaume II dans la montée de Lénine, alors qu'il était loin d'avoir la majorité politique, a été cruciale. Les Occidentaux ont été "empêchés" de faire ce primitif constat par la très peu subtile dialectique marxiste, marxiste-léniniste en l'occurrence. La victoire de Lénine est encore aujourd'hui perçue par trop d'analystes comme la victoire des forces du progrès contre l'obscurantisme.

La victoire des bolsheviks - les "minoritaires" - a été l'occasion d'une destruction de la Russie qui a sombré pendant soixante-dix ans. Mais cette destruction est allée de pair avec la destruction des Etats européens comme puissances équilibrant l'occident. La place a été saisie à leur insu par les Etats-Unis. Qui ont alors "racheté" la destruction de la Russie comme moyen central pour assurer leur hégémonie. La "guerre froide" a été une comédie à l'aide de laquelle la caste dirigeante américaine, mêlant politiciens et financiers dans un environnement de corruption, la caste dirigeante donc a imposé sa suprématie au reste du monde. Cette hégémonie a été très lourde en Europe. Elle s'est considérablement diluée ailleurs, en Asie, en Afrique, en Amérique latine.

La chute des puissances européennes occasionnée par les deux premières guerres mondiales, n'a fait que s'accélérer depuis.

La guerre froide comme mise en face à face de l'Amérique et de la Russie

Et de fait, alors que la Russie subit les assauts des américains depuis plus d'un siècle, sa puissance est devenue très supérieure à celle de l'Europe, devenue depuis une sorte de vassale de la caste dirigeante américaine. A ce propos, il faut renoncer absolument à se référer au prétendu Produit Intérieur Brut pour mesurer la puissance d'un Etat. Ce n'est pas le lieu ici d'en faire le procès. Il n'y a en Europe, plus d'agriculture, plus de ressources minières, plus d'industries. En un mot, il n'y a plus de travail et donc plus de création de richesses. Seule la dette est devenue productrice puisque l'émetteur de la dette perçoit l'impôt que paieront les générations futures. Donc, non seulement les états occidentaux ne se relèveront pas de leur chute, mais dans le futur, leur situation économique s'aggravera davantage.

Et le plus étonnant dans l'affaire est que les Etats-Unis, dont je décris la puissance pourtant, sont dans une situation identique. Le peuple américain est dans un état de misère ahurissant. Et cette sitruation est dissimulée par des salaires extrêmement élevés, par des fortunes privées inégalées dans l'Histoire peut être. Mais dans le même temps, les Etats-Unis sont incapables de gagner les guerres qu'ils ont ourdies depuis 70 ans. La plupart se terminent par des fiascos ahurissants que la propagande honteuse aide à dissimuler. Viet-Nam, Cambodge, Afghanistan, Irak, Syrie, Libye, Somalie, Niger, ...

La situation intérieure américaine est consternante. Les réseaux de transport, de distribution de fluides, la production de produits primaires sont dans des situations catastrophiques. La plupart des composants essentiels du chasseur dernier-cri de l'USAF viennent ... de Chine. Un chasseur qui ne peut voler que très rarement à cause d'une maintenance impossible. Avec des défauts absolument énormes.

Dans le domaine spatial, si l'industrie privée américaine semble assurer des succès, l'industrie publique ou para-publique (Boeing) est dan sun état ruiné. Il a fallu abandonner un équipage d'astronautes dans l'Espace parce que le vaisseau spatial américian ne pouvait lus les embarquer. Après plusieurs mois, la société privée SpaceX est parvenue à réaliser leur sauvetage. C'est un peu précaire pour l'Empire ...

Or, plus les Etats-Unis se décomposent, plus ils doivent se concentrer sur la destruction de leur adversaire centenaire, la Russie. Actuellement, en géostratégie, il semble pourtant que le véritable ennemi de l'Amérique soit la Chine, puisque c'est elle qui prend la première place dans le classement des PIB nationaux devant les USA.

Mais cette vue "statistique" est une distorsion de la réalité à cause notamment des failles terribles de l'indicateur PIB. C'est tellement vrai que, depuis les sanctions économiques, financières et politiques décidées par les USA contre la Russie, le classement de la Russie en termes de PIB remonte.

De plus, le PIB de la Chine est majoritairement produit par le commerce avec les USA et leur vassal l'Union européenne. Ce qui n'est pas le cas de la Russie qui, même si malgré les sanctions, elle commerce avec les USA, a diversifié considérablement ses sources de richesse.

Non, de quelque côté que l'on se retourne, le véritable ennemi des USA, l'ennemi que les USA doivent absolument détruire, c'est la Russie.

Cette position était celle de l'administration Biden et celle de sa vassale, la Commission Européenne. Or, Biden a été battu aux présidentielles de 2024 par le flamboyant Trump. Cette défaite a laissé de "marbre" l'administration européiste de Bruxelles qui rejette encore plus furieusement l'administration Trump que la Russie elle-même.

Trump est présumé "vouloir faire la paix avec la Russie"

Particulièrement, Trump est perçu par la caste dirigeante américaine et par ses vassaux européistes comme une marionnette de la Russie. Le plus étonnant est que la propagande de la caste dirigeante occidentale, américaine et européenne mêlées, est tellement virulente qu'elle a infectée même ceux qui l'avait commanditée ! Ils sont persuadés que le slogan électoral qui affirme l'ingérence russe dans l'élection de Trump est vrai ! Alors que c'est eux-mêmes qui ont payé les canaux de cette propagande !

Or, si Trump s'était "vanté" pendant sa campagne présidentielle de "faire la paix avec Poutine" en un jour, les russophiles et autres trumpolatres ont seulement gémis que c'était un délai trop court quand ils ont constaté que cent jours plus tard, aucun accord n'était en vue.

Or, ils ont oublié que Trump lors de son premier mandat a constamment poussé le régime de Zelinsky à la guerre contre la Russie en lui envoyant du matériel de guerre et des instructeurs militaires de sorte qu'en janvier 2022, les troupe de Zelinsky étaient capables d'attaquer la Russie, ce qui est la mission confiée à l'Ukraine au moins depuis Obama et le coup d'état de Maïdan. Il n'y a aucune différence entre Obama, Trump I, Biden - qui était d'ailleurs le Vice-Président de Obama - et Trump II ...

Trump a sur Biden le simple avantage que ce n'est pas lui qui a perdu la guerre contre la Russie. Ce qui permet à Trump de faire comme s'il avait gagné on ne sait quelle guerre. Lui-même est des plus vagues à ce propos.

Mais, cette constante depuis un siècle et plus se tient et se renforce : l'Amérique doit absolument détruire la Russie.

L'accord du 30 avril 2025 que les médias désignent comme l'accord sur les "terres rares" et qui s'appelle en réalité Accord sur l'établissement d'un fonds d'investissement américano-ukrainien pour la Reconstruction. Dans cet Accord, les Etats-Unis ne tiennent aucun compte de la Russie désignée comme un agresseur à détruire et rien de mieux. Les termes de l'accord tel qu'il est révélé par le Kyiv Independant, qui est tellement indépendant qu'il appartient aux Américains indique froidement que les USA "ont table ouverte" en Ukraine. Ils y feront ce qu'ils veulent et la réciproque est vraie :

Cette situation apparemment équilibrée signifie simplement que l'Ukraine est occupée économiquement par les USA.

Une autre disposition de l'Accord tenue dans l'Article 6 consiste :

Ceci permet aux USA de se rembourser de la future aide militaire. Cette disposition ne dit pas que les USA donnent pour mission à l'Ukraine de faire la guerre à la Russie, mais elle aura cet effet, sachant que depuis 2014, c'est exactement ce qui s'est passé.

On peut donc en déduire que les USA ne changent rien à ce qu'ils ont décidé en 1991, avec le coup d'Etat à Moscou avec Eltsine, puis en 2014 avec le coup d'Etat à Kyev avec Poroshenko puis Zelinsky.

La constance de l'Histoire

Avec la chute de l'URSS, les USA imaginaient qu'ils avaient vaincu la Russie. Grâce au coup d'état avec Eltsine, ils se sont alors emparés de la Russie et de ses richesses. Ils pensaient réellement avoir atteint la fin de l'Histoire que leur promettait Fukujama. Ils montraient combien pour eux la destruction de la Russie était le coeur de l'Histoire, leur Histoire.

Ce qu'il s'est passé ensuite a été extrêmement surprenant. La chute de l'URSS a surpris tout le monde en Occident. Mais ce qui a suivi est encore bien plus surprenant.

Il s'est produit dans le peuple russe une sorte de division, du moins dans sa population active. La première fraction de population s'est réduit en esclavage à la solde des Américains et de leurs vassaux. Cà a été les "collabos" de l'occupation américaine. Les plus riches se sont installés aux USA ou au Royaume-Uni : les "oligarques russes". Mais la seconde fraction de la division russe opérée par l'occupation américaine a de manière inattendue rejoint le mouvement pan-russe animé essentiellement depuis le triomphe du bolchevisme par ses dissidents, Soljenitsyne, du moins pour le plus connu en occident. Mais, dans la dissidence russe, il y avait de très nombreuses tendances qui, lors de l'occupation américaine ont refait une culture russe adaptée. Il y a eu Sobtchack, mais aussi Primakov, ...

Au début, Wladinir Poutine était plutôt un collaborateur des américains. Ainsi, les américains le sélectionnent comme Global Leader du World Economic Forum. Mais sous l'influence de gens comme Sobchak, Poutine rallie le mouvement pan-russe et; bernant la "bienveillante" surveillance des américains, il parvient à la première marche du pouvoir. Et il va chasser les américians de Russie, recréant ainsi la haine mortelle centenaire de l'Amérique à l'encontre de la Russie.

En 1999, pour les Etats-Unis, tout est à reprendre.

Tout, sauf que lors de la période Eltsine, les américains se sont largement emparés de l'Ukraine devenue indépendante de la Russie. Une Ukraine qui est composée de trois zones distinctes : une zone russe, une zone polonaise et une zone romano-hongroise. S'appuyant sur les divisions dans cet agglomérat et sur une corruption ahurissante, les américains environnés de la nuée de leurs vassaux, allemands ou anglais d'abord, vont réussir à Kiev ce qu'ils ont raté à Moscou.

En 2014, probablement à cause de l'impéritie du gouvernement ukrainien de l'époque, les américains parviennent à prendre le contrôle politique de l'Ukraine en y installant un régime qui leur est soumis et lui confie une mission : détruire la Russie militairement. Avec l'aide des allemands et des anglais, les américains vont d'abord organiser des bandes armées dans les franges nazies essentiellement pour détruire les populations russophones. La première étape de la lutte contre la Russie, selon Obama, Clinton et Biden consiste d'abord à purger l'Ukraine de toute composante russe.

La Russie est bien consciente du problème et tente d'aider come elle peut les populations russes en Ukraine. D'abord par le référendum en Crimée qui rallie cette province russe à la Russie. Puis, par la constitution de républiques autonomes dans l'Est de l'Ukraine.

A cette date, la guerre entre l'Amérique et la Russie s'engage. Elle va culminer avec l'invasion de l'Ukraine par l'armée russe le 28 février 2022. Quand Trump retourne au pouvoir fin 2024, il doit constater le résultat de la guerre : l'Amérique a perdu et l'Ukraine est vaincue. "Vae victis". L'Ukraine doit payer. L'accord du 30 avril 2025 consacre à la fois la défaite de l'Ukraine et la nouvelle mission qui lui est donnée par Trump : la même. Détruire la Russie.

Sur le terrain.

Le récit qui précède permet de comprendre ce qu'il s'est passé. En fait, la situation n'est pas aussi nette qu'elle semble l'être dans les grandes lignes.

Trump peut dire ce qu'il veut, la Russie n'a pas gagné contre l'Amérique en usant les forces militaires de Zelinsky. Il a seulement épuisé la belligérance des vassaux européens et vidé les arsenaux américians. L'effet a été de renforcé la propagande occidentale, ce dont les russes se moquent complètement.

L'idée de Trump de piller ce qui reste de l'Ukraine est brillante vue de Washington ou de Paris. Ou de Berlin. Mais, si on sort du marécage occidental, on peut se demander ce qui reste des terres rares de l'Ukraine ou des ressources que son régime pourrait mettre dans l'accord de reconstruction alors que l'opération militaire spéciale n'est pas encore à la moitié des objectifs qu'un bon stratège doit obtenir. Chernihiv, Soumy, Kharkov, Dniepropetrovsk et Odessa sont encore à prendre. Lougansk, Donetsk Zaporijzia et Kherson ne sont que partiellement sous contrôle russe.

L'armée ukrainienne, même augmentée des troupes étrangères, est dans un état de faiblesse qui la place dans une situation d'effondrement soudain. Demain, ou dans un an. Mais certainement dans un certain temps qu'il est impossible de prédire. La situation est si dramatique que Zelinsky a été contraint d'ordonner que les troupes chargées du recrutement des conscrits forcés soient dirigées vers le front. Cela redonnerait 100.000 hommes à l'armée ukrainienne. Mais c'est la fin. Il n'y a plus rien après.

Trump peut envoyer des armes ou des engins militaires. Il n'y a plus personne pour s'en servir. Et qu'il ne compte pas trop sur les occidentaux. Les mercenaires de 2022 ont été surpris par la violence de la guerre du Donbass. Il y a très peu de survivants et ceux-ci ne se font pas trop connaître ...

La réalité pourrait conduire Zelinsky et Trump a choisir le terrorisme sur le territoire russe comme guerre privilégiée. La célébration russe de la Victoire de 1945 pourrait initier cette mutation. La réaction russe devrait être de nature à rendre caduque l'accord Trump-Zelinsky. Mais il ne faut pas aller plus vite que l'Histoire. Elle nous dépasse toujours.

Liste des Sources consultées